CULTURE-MEDIA

La Culture en Belgique et dans le Nord de la France

« ARISITIDE MAILLOL – LA QUÊTE DE L’HARMONIE » ET AUTRES EXPOS, À « LA PISCINE », À ROUBAIX, JUSQU’AU 28 MAI

« ARISITIDE MAILLOL – LA QUÊTE DE L’HARMONIE » ET AUTRES EXPOS, À « LA PISCINE », À ROUBAIX, JUSQU’AU 28 MAI

Accueil » Home-CULTURE-MEDIA » « ARISITIDE MAILLOL – LA QUÊTE DE L’HARMONIE » ET AUTRES EXPOS, À « LA PISCINE », À ROUBAIX, JUSQU’AU 28 MAI

« ARISITIDE MAILLOL – LA QUÊTE DE L’HARMONIE » ET AUTRES EXPOS, À « LA PISCINE », À ROUBAIX, JUSQU’AU 28 MAI

« Aristide Maillol – La Quête de l’Harmonie » © « La Piscine »

« Je ne veux pas que l’on m’embête, je veux être heureux » (Aristide Maillol/1907).

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est maillol_2_aristide_maillol.jpg

Aristide Maillol

Fruit de plusieurs années de recherches menées, grâce au soutien de la « Fondation Dina Vierny »cette exposition – présentée à  Roubaixau « Musée d’Art et d’Industrie André Diligent/La Piscine »jusqu’au dimanche 28 mai – propose une lecture renouvelée du graveur, peintre et sculpteur français Aristide Maillol  (1861-1944), originaire de Banyuls-sur-Mer, celle d’un travailleur probe et acharné, qui fait, défait, refait et bâtit un grand œuvre à partir d’un corpus réduit de formes. L’exposition dévoile ce processus créateurparfois interprété à tort comme la répétition continuelle d’un même idéal féminin, alors que les recherches formelles uniques d’Aristide Maillol se déclinent dans un perpétuel renouvellement.

Aristide Maillol (1861-1944), Profil de jeune fille (portrait de Mlle Faraill ?), vers 1890. Huile sur toile, 73,5 x 103 cm. Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée d’art Hyacinthe-Rigaud, Perpignan. Photo service de presse. © Musée d’Orsay – P. Schmidt

« Profil de jeune fille » (Aristide Maillol /vers 1890) © « Musée d’Orsay »/Paris © Ph. : P. Schmidt

Très présent à Paris, grâce à ses monumentales sculptures en bronze, implantées dans les « Jardins du Carrousel », par la  collectionneuse d’art française, qui fut la muse de l’artiste, depuis l’âge de 15 ans, ayant crééà Paris, en 1995, le « Musée Maillol » Dina Vierny (Dina Aïbinder/1919-2009) et l’ancien ministre français André Malraux      (Georges André Malraux /1901-1976), Aristide Maillol commença sa carrière artistique comme peintre, exposant au « Salon de 1890 »à Pariss’intéressant, très tôt, à la céramique  et aux tapisseries, certaines de ses créations étant exposées, avant de se consacrer, vers 1895, à la sculpture

« La Vague » (Aristide Maillol/1895-1898) © « Petit Palais »/Paris

« Méditerranée » ou « La Côte d’Azur » (Aristide Maillol/vers 1895 © « Petit Palais »/Paris

Parmi ses huiles sur toiles, soulignons la présence de « Profil de jeune fille » (vers 1890/73,5 x 103 cm), ou encore de « Méditerranée », dite, aussi, « La Côte d’Azur » (vers 1895/96,5 x 105,5 cm), sans oublier son « Autoportrait » (vers 1884/ 33,5 x 24,5 cm).

Aristide Maillol, Fontaine (vers 1900-1902), terre vernissée sur support de bois. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.

« Fontaine » (Aristide Maillol/vers 1900-1902)

Aristide Maillol dégageait des masses et construisait ses compositions, guidé par les possibilités infinies de la nature, avec un sens aigu de la synthèse et de l’environnement. Visant à une intemporalité, enracinée dans une sorte d’universalité archaïqueson œuvre est étranger à l’histoire des avant-gardes, mais compte pleinement dans l’histoire de la modernité.

Aristide Maillol (1861-1944), Concert de femmes, dit aussi Concert champêtre ou La Musique, 1895. Broderie à l’aiguille, laine, soie, lin, fils d’argent et quelques fils d’or, 160 x 208 cm. Copenhague, Designmuseum Danmark. Photo service de presse. © Designmuseum Danmark

« Concert de Femmes » ou « Concert champêtre » ou « La Musique » (Aristide Maillol/1895) © « Design Museum »/ Copenhague

A noter la présence de plusieurs céramiquesbas reliefs et sculptures en boisencres et fusains sur papiergravures sur bois, ainsi que d’une tapisserie « Concert de Femmes » ou « Concert champêtre » ou « La Musique » (160 x 208 cm), brodée à l’aiguille, en laine, soie, lin, fils d’argent et fils d’or.

« Vierge à l’Enfant entourée de deux Anges » (Aristide Maillol/terre cuite vernissée/1898) © « Musée d’Art Hyacinthe-Rigaud »/Perpignan

Aristide Maillol (1861-1944), Danseuse, 1896. Bas-relief en bois, 22 x 24,5 x 5 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo service de presse. © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

« Danseuse » (Aristide Maillol /vers 1895) © « Musée d’Orsay » © Ph. : Hervé Lewandowski

La rétrospective, présentée à « La Piscine », souligne ainsi le rôle joué par Maillol dans le panorama de la sculpture de la première moitié du XXè siècle : face à l’expressionisme d’Auguste Rodin (1840-1917), il incarne les valeurs de clarté et d’équilibre des formes, qui font de lui l’aboutissement de la grande tradition classique.

« Autoportrait » (Aristide Maillol/vers 1884) © « Musée Maillol »

La première sculpture ambitieuse de Maillol, « Méditerranée », apparaît, en plâtre, – à Paris, en 1905, au « Salon d’Automne » – comme le manifeste d’un « retour à l’ordre », proscrivant toute recherche d’expression. Lartiste instaure un nouveau classicisme, inscrivant des corps, presque exclusivement féminins, à l’anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples relevant d’un art calme et apaisé. Aristide Maillolà la demande tardive du Gouvernement français, la sculptera, ensuite, en marbre, entre 1923 et 1927.

Aristide Maillol (1861-1944), Méditerranée, 1905 (modèle en plâtre), 1923-27 (marbre). Marbre, 110,5 x 117,5 x 68,5 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo service de presse. © RMN (musée d’Orsay) – T. Ollivier

« Méditerranée » (Aristote Maillol)

A son sujet, notons le propos d’André Gide (1869-1951), « Prix Nobel de Littérature » (1947) : « Elle est belle ; elle ne signifie rien ; c’est une œuvre silencieuse. »

  « Île-de-France », dite aussi « La Jeune Fille qui marche dans l’Eau » (Aristide Maillol/pierre/1925-1933) © « La Piscine »

Présentée à Parisau « Musée d’Orsay »du 11 avril jusqu’au 28 août 2022, et à Zurich, à la « Kunsthaus »du 23 septembre 2022 jusqu’au 22 janvier 2023, la présente exposition – « La Quête de l’Harmonie » – se termine avec la présentation grandiose de  « L’Hommage à Cézanne » (1912), des « Nymphes de la Prairie » (1930) et de « La  Montagne » (1937/176 x 185 x 78 cm), cette dernière illustrant l’affiche roubaisienne.

Fichier:L'Hommage à Cézanne par Aristide Maillol (Tuileries) 04.jpg

« Le Monument à Cézanne » (Aristide Maillol/1912-1925)

Les nymphes, Aristide Maillol (MNR Rec 11 S)

« Nymphes de la Prairie » (Aristide Maillol/bronze/1930-1938) © « Musée Sainte-Croix »/Poitiers

Fichier:La Montagne, Aristide Maillol, 1937.jpg

« La  Montagne » (Aristide Maillol/pierre/1937) © « Musée d’Orsay »/Paris © Ph. : René-Gabriel Ojéda

Catalogue (coédition « Musée d’Orsay » et « Gallimard »/cartonné/2022/352 pages) : 45€.

  • « Complètement Marteau ? – Des marteaux de portes d’exception pour la serrurerie d’art Fontaine, en 1925 » :

« Tête de Méduse » (Antoine Bourdelle/1925) © « Stedelijk Museum »/Amsterdam © Ph. : A. Leprince

Fondée en 1740 par Lavollée, reprise, en 1842, par François & Joseph Fontainedont elle gardera le nom, à savoir la « Maison Fontaine » est la plus ancienne entreprise de serrurerie décorative en Europe.

En vue de l’ « Exposition internationale des Arts décoratifs et Industriels modernes », à Paris, en 1925, la « Maison Fontaine », qui y disposa d’un pavillon, avait demandé à quatre artistes de réaliser, chacun, avec une grande liberté de création, un marteau de porteen bronze, sur le modèle des bronziers padouans et vénitiens.

Dans une salle de « La Piscine », nous retrouvons ces marteaux de portes, authentiques oeuvres d’art – et quelques croquis préalables à leur réalisation -, créés par Antoine Bourdelle (1861-1927), Joseph Bernard (1861-1927), Paul Jouve (1878-1973 ) et, bien sûr, en complément de l’exposition principalepar Aristide Maillol.

  • « Odette Lepeltier (1914-2006) – Forme & Couleur » :

« Femme à la Gerbe » (étude/1950) © « La Piscine »

Parmi les grandes figures féminines de la céramique du XXè siècle, Odette Lepeltier (1914-2006) reste une référence encore trop peu connue. Aux côtés de Colette Guéden (1905-2000), Louise-Edmée Chevallier (1906-2003) ou encore de Guidette Carbonell (1910-2008), elle fait partie de ces femmes artistes, qui ont contribué, après-guerre , au renouveau avec la ronde-bosse et la couleurOdette Lepeltier pratiqua la céramique en sculpteuseses vases en faïence prenant la forme de figures féminines, ses décors, inspirés de la nature, étant modelés en terrepuis peints à l’émail stannifère.

Odette lepeltier

Céramiques d’Odette Lepeltier

Exposition Odette Lepeltier au musée de Roubaix

Céramique d’Odette Lepeltier

Conservant deux oeuvres importantes de l’artiste« La Piscine » a acquis, en 2011, toutes les archives d’Odette LepeltierRécit exemplaire de la vie d’une céramisteassociée à la diffusion commerciale, qui s’élabore au cours du XXè siècle, ce fonds inestimable a trouvé sa place dans le cabinet d’arts graphiques du musée, en lien avec la collection de céramique moderne de « La Piscine »Cette exposition permet, non seulement de présenter, d’étudier et de publier cet ensemble inédit et riche de 69 carnets et de plus de 1.300  feuilles, mais également d’exposer, pour la première fois depuis la disparition de l’artistedes céramiques restées dans les collections familiales.

Oeuvres d’Odette Lepeltier

Catalogue coédité par le « Musée La Piscine » et « Gourcuff-Gradenigo ».

Odette Lepeltier dans l’atelier « Primavera »/1938

  • « Marc Alberghina : Chronos »

« Chronos 1, Vallaus … rien » (2022) © Marc Alberghina © Photo : Alain Leprince

Vivant et travaillant à Vallauris – ville bien connue au niveau de la céramiqueoù Pablo Picasso (1881-1973 ) travailla, de même que Jean Marais (1913-1998), qui choisit même d’y reposerun « Espace Jean Marais » devant, d’ailleurs, y être inauguré, dans les mois à venir,  Marc Alberghina département de la Mayenne/1959) explore les nombreuses relations entre les racines méditerranéennes de la cité et le glorieux passé de son industrie faïencière. Son usage de la céramique est totalement au service d’une narration autour de thématiques existentielles et environnementales.

« La Langue » © Marc Alberghina

Présent à la visite de pressece bien sympathique artiste nous montra ses faïences vernissées, certaines, exposées au sein d’une vitrine,  témoignant de notre vie quotidiennetelles ses « Arts de la Table », l’une nous dévoilant une pile d’assiettes et de couverts, l’autre des mégots de cigarettes écrasés, alors que d’autres oeuvres reposent sur le plan d’eau, toujours bien présent, de « La Piscine »dialoguant ainsi avec l’un des espaces de ce musée.

© Marc Alberghina

Techniquement, Marc Alberghina réactive des procédés de décoration et de façonnage typiques de la faïence vallaurienne. Pour cette  première exposition personnelle à « La Piscine »Marc Alberghina propose des œuvres totalement inédites, conçues pour dialoguer avec les espaces du musée. Le projet associe plusieurs formes symboliques, dont une figure féminine allongée, à la fois déesse-mère et Ophélie, à travers elle, l’artiste relate la menace écologique qui plane sur nous.

Marc Alberghina dans son atelier

  • « Robert Droulers (1920-1994) – L’Echappée belle » :

« Hiroshima » (Robert Droulers/1964) © Coll. particulière

Autodidacte, né dans un milieu bourgeois,  à LilleRobert Droulers (1920-1994) commença à peindre dès son adolescence, d’abord en extérieurdans la région lilloise et en Belgique, puis, à partir des années 1950, davantage en atelier.

S’orientant alors vers la peinture abstraite, il exposa au « Salon des Réalités nouvelles »fréquentant des artistes du « Groupe de Roubaix », mais aussi des membres de l’ « Atelier de la Monnaie »à Lille. Etant devenu un ami et fidèle soutien d’ Eugène Leroy  (1910-2000), il résida à Lambersart, de 1954 à 1964, étant l’un des cadres d’une entreprise textile familiale. Travaillant le jour, il consacrait ses nuits à la peinture, explorant le cubisme l’expressionnisme et l’orphisme, exposant dans différentes galeriesà Bruxelles Lille et Roubaix.

Ayant abandonné l’industrie textile, il gagna la Provence, habitant, de 1973 à 1980, à Aix-en-Provence, avant d’emménager à Saint-Rémy -de-Provence.

Oeuvre de Robert Droulers

Des oeuvres de ses débutsinspirées par Francisco de Goya (1746-1828), Le Greco (Domínikos Theotokópoulos/ 1541-1614),  l’expressionnisme flamand et les expérimentations formelles de la « Seconde Ecole de Paris », jusqu’à celles de la maturitémarquées par les maîtres italiens. Des matières souvent denses et sombres de son époque de Lambersart jusqu’aux matières plus fluides et épurées de sa période provençale, en quête de transparence et d’évanescencejusqu’à l’éblouissement lumineux.

Associée au « Musée Estrine »de Saint-Rémy de Provence« La Piscine » nous présente une exposition d’envergure de Robert Droulersun artiste polyvalentproche du « Groupe de Roubaix », dont le travail inclut aquarelles, collagesdessinsencresestampesgouachesmobiliers, peinturessculptures, textiles, …

Robert Droulers dans son atelier

A son sujet, l’écrivain et calligraphe d’origine chinoise, naturalisé français, en 1971, François Cheng (°Nanchang/1929), membre de l’ « Académie française », depuis 2002, écrit : « Robert Droulers est un peintre qui cherche à capter la vision rêvée ou vécue, mais dans le même temps, il est celui qui a le souci de laisser advenir les choses vivantes. Rien d’étonnant à ce que l’une de ses figures de prédilection soit la fenêtre. Homme « d’air et de vent », chantre de l’inachevé, il se sait ange du double royaume. Au milieu de nous, nous aimant et nous aimantant pour ainsi dire à notre insu, il a frayé une voie qui a le don d’introduire sans cesse l’infini dans le fini, l’invisible dans le visible, le désir de beauté dans la mort transfigurée par la flamme allumée dans le coin le plus secret du cœur. »

  • « Belles Feuilles & Petits Papiers » : Vincent Tavernier : « Figures libres »

« Figures Libres » © Vincent Tavernier

Au premier étage, au sein de deux cabinets de dessinsla section « Belles Feuilles & Petits Papiers » nous attend, nous présentant des  oeuvres sur papier (affiches, aquarellescollages, dessins, gravureslavisphotographies, …) de Vincent Tavernier (°Saint-Germain-en-Laye/1978).

© Vincent Tavernier

« Je ne trace pas, je détoure », écrit cet artiste, qui, travaillant, depuis 2011, à Marseille, se dit très surpris, mais heureux, d’avoir été, ainsi,  invité dans le Nord, lui qui fit des études de maquettiste dans une école de communication digitale et de design graphique, l’ « EDTA Sornas »à Paris, avant de poursuivre ses études à l’ « Ecole des Beaux-Arts »à Versailles, où il apprit la gravure en taille d’épargne, incité à cette technique par son admiration pour le mouvement « Die Brücke » et l’art d’Emil Nolde (1867-1956). Une fois diplômé, il intégra l’atelier du plasticien Damien Valero (°Paris/1965), à Vincennesoù il enrichit sa pratique en s’initiant à la taille douce.

Vincent Tavernier

Ses œuvres sont des instantanés de scènes quotidiennes ou des images de mondes singuliers, créées au gré de ses émotions, de ses sensations, aujourd’hui, dans une grammaire plastique élargie à la peinture et à tous les domaines de l’estampe.

La Piscine-Musée d'Art et d'Industrie André Diligent de Roubaix

© « La Piscine »

Ouverture jusqu’au dimanche 28 mai, du mardi au jeudi, de 11h à 18h, le vendredi, de 11h à 20h, le samedi & le dimanche, de 13h à 18h.  Prix d’entrée : 11€ (9€, en prix réduit). Accès : Gare « SNCF » & Station de Métro Jean Lebas (à 500 m du Musée / à +/- 30′ en métro des deux Gares « SNCF » de Lille). Contacts lapiscine.mussee@ville-roubaix.fr & 33.3.20.69.23.60Site web (avec réservations en ligne) https://www.roubaix-lapiscine.com/.

Yves Calbert.

About Author