« EUROPA OXALÁ », À L’ « AFRICA MUSEUM », À TERVUREN, JUSQU’AU 05 MARS

© « Africa Museum »

Plus que jamais, à Tervuren, l’ancien « Musée colonial », devenu l’ « Africa Museum », se veut être devenu un lieu de rencontre avec l’Afrique contemporaine.

« Dada »/2018 © Sabrina Belouaar © « ADAGP »/Paris/2021

Sabrina Belouaar

Ainsi, jusqu’au dimanche 05 mars, nous pouvons visiter son exposition temporaire « Europa, Oxalá », qui nous  présente les  oeuvres de vingt-et-un artistes et intellectuels européens, dont les origines familiales se situent dans les anciennes colonies  . Ces artistes, qui ont grandi dans un contexte postcolonial, proposent, ici, une réflexion sur leur héritage, leur mémoire et leur identité, leurs parents et grands-parents étant nés et ayant vécu en Algérie, en Angola, au Bénin, au Congo, en Guinée ou à  Madagascar.

« Table de Fraternité » & l’artiste-co-commissaire /2020 © Aimé Mpane

« Table de Fraternité » (détail)/2020 © Aimé Mpane

Les commissaires de l’exposition – Katia Kameli (°Clermont-Ferrand/1973), artiste française, d’origines franco-algérienne, diplômée de l’ « École nationale des Beaux-Arts », à Bourges ; Aimé Mpane Enkobo (°1968/Kinshasa), artiste congolais, ayant étudié la  peinture et la sculpture à l’ « Académie des Beaux-Arts », à Kinshasa, puis à l’ « ENSAV » (« Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels »)- La Cambre), à Bruxelles, fut commissaire d’expositions sur l’art africain, au « Palais des Beaux-Arts »  (« Bozar »), à Bruxelles, en 2003, et au « MAMAC » (« Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain »), à Liège, en 2007,  enseignant la sculpture, depuis 2004, à l’ « AKDT » (« Académie internationale d’Eté de Wallonie »), à Libramont ; et António Pinto Ribeiro (°Lisbonne/ 1956), diplômé en philosophie et titulaire d’un doctorat en études culturelles, chercheur portugais au « Centre d’études sociales » de l’ « Université de Coimbra » – expliquent qu’il s’agit d’une exposition qui vise à briser les clichés existants et qui nous permet de voir une nouvelle énergie pointant vers l’avenir.

« Ca a été »/2009 © Djamel Kokene-Dorléans

Djamel Kokene-Dorléans

Le titre de l’exposition pointe exactement dans cette direction, en introduisant un mot – « oxalá » -, qui est le résultat de siècles d’intégration, et qui traduit une idée d’un avenir en construction, dans une Europe qui représente un terrain commun pour tous ces artistes, qui ont hérité non seulement des voix, des sons et des gestes, mais aussi des images et des souvenirs de leurs cultures d’origines, point de départ d’un important travail de recherche dans les archives historiques.

Sans titre (douilles d’obus et plantes tropicales)/2016-2020 © Sammy Baloji © Ph. : A. Mole

Sammy Baloji © « Grand Palais »

De ce fait, leurs productions artistiques nourrissent une réflexion originale sur le racisme, la décolonisation des arts, ou encore  la déconstruction de la pensée coloniale, le statut des femmes et des artistes, dans la société contemporaine.

« Falling Thrones » (Léopold II & Patrice Lumumba)/2020 © Márcio Carvalho

De ce fait, leurs productions artistiques nourrissent une réflexion originale sur le racisme, la décolonisation des arts, ou encore  la déconstruction de la pensée coloniale, le statut des femmes et des artistes, dans la société contemporaine.

« Europa, Oxalà » : Deux oeuvres du même artiste © Márcio Carvalho

© Márcio Carvalho

Soulevant de nouvelles questions à partir de nouveaux territoires, cela constitue un apport essentiel pour l’Europe contemporaine.

À travers leurs oeuvres, « Europa, Oxalà » témoigne de la puissance créatrice de la diversité culturelle européenne contemporaine, ouvrant de nouvelles perspectives à la notion d’ Europe.

« Europa, Oxalà » : Vue d’ensemble © « Africa Museum »

Soulignons qu’ « Europa, Oxalà » est une exposition itinérante qui a d’abord été présentée au « MUCEM » (« MUsée des  Civilisations Européennes et Méditerranéennes »), à Marseille (2021-2022), ainsi qu’au « Musée Calouste-Gulbenkian »,  à  Lisbonne (2022).

Concernant António Pinto Ribeiro, notons encore qu’il est le directeur artistique de « Culturgest » depuis sa création et directeur des programmes artistiques de la « Fondation Calouste-Gulbenkian ». Commissaire de nombreuses expositions internationales, il fut le commissaire général, en 2017, de « Lisbonne, Capitale ibéro-américaine de la Culture ».

Catalogue © « Africa Museum »

Les 21 exposants : Malala Andrialavidrazana, Fayçal Baghriche, Sammy Baloji, Nù Barreto, Sabrina Belouaar, Mohamed Bourouissa, Carlos Bunga, Márcio Carvalho, John K. Cobra, Mónica De Miranda, Délio Jasse, Katia Kameli, Djamel Kokene-Dorléans, Aimé Mpane, Sandra Mujinga, Aimé Ntakiyica, Josèfa Ntjam, Pedro A.H. Paixão, Pauliana Valente Pimentel, Sara Sadik & Francisco Vidal.

© « Africa Museum »

Ouverture : jusqu’au dimanche 05 mars, du mardi au vendredi, de 10h à 17h, le samedi & le dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée  : 10€ (8€, pour les seniors / 4€, pour les étudiants. Prix combiné avec l’accès à la collection permanente : 16€ (14€ & 8€).  Catalogue (Katia Kameli, Aimé Mpane Enkobo & António Pinto Ribeiro) : 24€. Contacts :  02/769.52.11 (du mardi au dimanche, de 9h30 à 16h30) & info@africamuseum.be. Réservations (non obligatoires) : 02/769.52.00 (idem) &  reservations@africamuseum.be. Site web :http://www.africamuseum.be.

Yves Calbert.